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Sur Internet, des croisés de la rationalité luttent contre fakenews et charlataneries en prônant l'esprit critique. Quitte à se faire accuser d'être des suppôts de l'industrie.
Une société sans consensus sur ce qui est vrai est-elle possible ? Cette question se pose depuis le début de la pandémie de SARS-CoV-2 qui s'est caractérisée par une véritable "infodémie", une épidémie de fausses informations, parfois relayées par les décideurs politiques eux-mêmes. En santé publique, cette infodémie a fait presque autant de dégâts que les infections par le virus lui-même, estiment plusieurs chercheurs.
Un récepteur synaptique impliqué dans l’émergence de croyances aberrantes | Salle de presse | Inserm
Pourquoi sommes-nous parfois enclins à croire à l’improbable envers et contre tout ? Une étude menée par une équipe de neuroscientifiques et de médecins psychiatres de l’Hôpital Sainte-Anne et d’Université de Paris, ainsi que de l’École Normale Supérieure – PSL et de l’Inserm pointe vers un récepteur synaptique spécifique. Son blocage induit des décisions prématurées et aberrantes, ainsi que des symptômes ressemblant à ceux rapportés dans les stades précoces de psychose. Les résultats viennent d’être publiés dans Nature Communications [https://www.nature.com/articles/s41467-021-27876-3].
"Bien que très différentes, les épidémies de Sida et de Covid-19 mettent les sociétés face à des dilemmes médicaux, politiques et sociétaux communs en termes de gestion de l’incertitude scientifique, de responsabilisation, d’attention aux plus vulnérables et surtout de prévention.
L’histoire de la gestion politique des épidémies infectieuses est longue et permet d’éclairer la situation actuelle. La peur de la contagion propre à une épidémie peut réinstaurer la « logique antiscientifique de la souillure », comme l’a brillamment montré Susan Sontag (1989 : 44), et générer des métaphores guerrières qui stigmatisent les personnes atteintes ou celles estimées « à risque ». (...)"
Elisabeth Bik répond sur le plan scientifique : "J’aurais apprécié qu’il réponde à certaines de mes critiques, sur Pubeer ou dans une lettre ouverte. Je ne pense pas que ce soit une bonne chose, lorsque les scientifiques s’attaquent en justice. C’est une discussion scientifique et pas une juridique. Mais il n’a répondu à aucune des critiques que j’ai émises sur Pubpeer. A aucune. A la place, il me menace d’un procès. Ce n’est pas bon. Je ne pense pas que ce soit comme ça qu’un scientifique, professionnel devrait répondre. Mais c’est ce qu’il fait."
Pour pouvoir recentrer le débat des politiques drogues sur des bases scientifiques et non idéologiques, il est aussi important d’identifier les arguments qui pourraient être utilisés par les adversaires de la légalisation et y répondre sereinement.
Voici quelques exemples et contre arguments.
La science pathologique, c’est un processus psychologique dans lequel un.e scientifique qui, à l’origine, respectait la méthode scientifique, commence à s’écarter progressivement de cette méthode et s’entête à interpréter ses travaux à sa façon.
On dit que ce processus est « pathologique » parce que ça devient une obsession. La personne est incapable d’admettre ses erreurs, même si tout indique qu’elle a tort.
C’était un scientifique éminent, spécialiste dans son domaine.
Et puis, vint Twitter. Et le voilà donc qu’il s’empare de ce nouveau média si prometteur....
(...) La crise du coronavirus nous démontre à quel point nos politiciens sont, par construction de notre système, ineptes. Les réseaux sociaux les trompent en leur faisant croire qu’ils sont en contact avec la population, qu’ils comprennent les gens, qu’ils sont populaires. Ce mensonge n’est qu’un artefact technologique qui, sous prétexte d’optimiser les revenus publicitaires de quelques entreprises, enferme une minorité dans une bulle de résonnance hyperaddictive, mais décorrélée de la réalité.
Les scientifiques ne sont évidemment pas en reste. La recherche s’est transformée en une course à la publication. Les résultats incertains sont immédiatement transformés en titres sensationnalistes. Les codes sources sont très rarement partagés, la reproductibilité est nulle. Quand, tout simplement, l’idéologie ne prend pas le pas sur la méthode scientifique. (...)
"Un malentendu s’est installé, qui reflète une méconnaissance de la manière dont la recherche progresse et le savoir se construit. Croyant peut-être nourrir le débat, les médias ont donné la parole à des tenants de positions contradictoires, sans préciser si elles reflétaient le consensus scientifique ou étaient celles d’une petite minorité. Le débat contradictoire ne décrédibilise pas la science, bien au contraire, mais le consensus scientifique n’est jamais la recherche du juste milieu. Il n’est pas un compromis entre les positions des uns et des autres : il est fondé sur l’analyse des données et fait abstraction des idéologies et des opinions personnelles. La méthode scientifique passe l’intuition au filtre rigoureux de méthodologies explicitées, validées et contrôlées par les pairs. Loin d’être un carcan intellectuel, elle est garante de la fiabilité des avancées de la science."
❝Je dois dire que depuis le mois de janvier, toutes tes déclarations se sont, malheureusement pour toi et pour nous tous, avérées fausses : - Les trois malades chinois qui ne devaient pas nous inquiéter… - Ce sera une grippette. – La comparaison avec les accidents de trottinette qui tueraient plus… - Le risque de deuxième vague est un fantasme. – Il n’y aura plus de cas à partir du mois d’août. - L’hydroxychloroquine associée à l’azithromycine a résolu le problème, la partie est terminée. - Il n’est pas nécessaire, et même il n’est pas éthique de faire des essais cliniques comparatifs pour valider ton intuition d’efficacité et de bonne tolérance du traitement que tu as proposé, qui s’est tout de même avéré notoirement inefficace.❞
"Plusieurs études publiées ces dernières semaines viennent sonner la fin de partie concernant l'utilité de l'hydroxychloroquine dans le cadre de l'infection au SARS-CoV-2 : ça ne marche pas. Avec ou sans antibiotique. Qu'importe le moment où la thérapie est donnée. Fin de partie.
"On pourrait en rire, mais nous, qui sommes réellement en première ligne, rions jaune. Parce que ces prises de position complotistes ont pour effet de diffuser dans la population l’idée que les médecins leur mentent, et font partie d’une vaste conspiration pour, au mieux, les asservir, au pire, les tuer. Bercoff et Rioufol peuvent alléguer leur respect pour «un si vital métier», leurs tweets alimentent la suspicion et la haine envers ceux et celles qui tentent de protéger les patients. Ils fragilisent ceux qui tentent de leur éviter de succomber à une expérimentation humaine n’obéissant à aucune règle scientifique, basée sur l’intuition d’un mégalomane narcissique, dont l’absence de doute a enflammé tous ceux qui sont devenus virologues sur YouTube en deux semaines. Leur responsabilité dans le fiasco actuel est immense, et eux qui n’ont de cesse de dépister et de dénoncer des «ennemis de l’intérieur», n’ont probablement pas la moindre idée du mal qu’ils causent. C’est grâce à eux qu’on peut lire ce genre de choses sous le clavier de semi-débiles : «Les médecins traitants sont des vendus, des traîtres et des criminels en blouse blanche, Raoult est un homme intègre.»"
poke Raoult
Why it’s so hard to see our own ignorance, and what to do about it.
Alors que l'intelligence artificielle va bouleverser le monde du travail et l'économie dans son ensemble, le chirurgien et neurobiologiste Laurent Alexandre estime nécessaire d'adapter les systèmes de formation.
Maladie par maladie, « Le Monde » détaille l’impact important qu’a eu en France la vaccination sur les onze pathologies ciblées par les vaccins obligatoires et recommandés, données à l’appui.
Cacao, poivre, échinacée, marguerites… et même la carotte. Depuis l’Antiquité les herbes et les fleurs ont été utilisées comme base pour les médicaments de la médicine traditionnelle. Sans savoir très bien pourquoi elles fonctionnaient, on sait maintenant que leurs vertus sont le fait de contenir des principes actifs qui se relient au système endocannabinoïde, le même que le cannabis.
Le physicien Gabriel Chardin explique pourquoi aucune civilisation extraterrestre ne nous a encore rendu visite, alors que notre galaxie compte plusieurs centaines de milliards de planètes. Une question très sérieuse connue sous le nom de paradoxe de Fermi.
Après des décennies d’indifférence, le rêve lucide, ce moment dans le rêve où l’on a conscience de rêver, est en train de devenir un sujet d’intérêt pour les neuroscientifiques, et les progrès dans ce domaine sont rapides et nombreux, ainsi qu’en témoigne ce récent article du New Scientist.