Bruxelles à vélo – Vignette #9

Risquer sa vie, en se faisant doubler par un automobiliste qui roule à toute allure et qui pense que le but du « jeu » est de rouler le plus vite possible entre deux feux-rouges ou deux carrefours, ça arrive régulièrement. Et ce n’est pas que réservé aux taximen. Et cela arrive, bien entendu, également en suivant les Itinéraires Cyclable Régionaux (ICR), voies de prédilections conseillées aux cyclistes par Bruxelles Mobilité. L’ensemble du réseau est, en réalité, saturé et, « ICR » ou non, ça ne change rien. A fortiori tant que les ICR se contenteront d’être des tracés dans la circulation existante.

Ces conducteurs me font peur, mais parfois, me font rire. C’est tellement pathétique de voir que certains d’entre eux n’ont toujours pas compris que ça ne servait à rien de rouler vite en ville, que ça consommait du carburant pour rien, que ça usait leurs plaquettes de frein,… et puis – tout de même – que c’était souvent dangereux, polluant, bruyant, stressant.

Enfin, soit, je réagis parfois ostensiblement à de tels comportements. Pas méchamment, plutôt en me marrant… En ville, à vélo, même sans pistes cyclables, on se déplace plus vite que les voitures, alors se faire doubler entre deux feux-rouges, deux carrefours,… Je m’en moque.

La situation était donc, de mon point de vue de cycliste, risible. Rue de Livourne, Ixelles. Le cabriolet me double (en roulant trop vite), je le dépasse, il me redouble, je le rattrape au feu rouge. Tranquillement. Je me marre. Visiblement ça ne lui plaît pas. Il s’énerve derrière sont volant. Gesticule. M’insulte. Sort de sa voiture (moteur allumé, au feu rouge, à l’arrêt dans la ZAC). Me menace de mort (rien que ça). Comme ça. Moi le « connard de cycliste » qui roule plus vite que lui. « Et qui cherche quoi ? ».

Rien. Je me déplace à vélo, parce que c’est plus rapide, plus efficace, plus propre.
Mais dois-je risquer ma vie et me faire menacer, pour aller travailler à vélo, à Bruxelles?

Les Itinéraires Cyclable Régionaux sont décidément plein de surprises.

(La vidéo n’est pas de moi, mais se déroule dans le contexte urbain décrit par ces billets…)